Enfant de la plage Sainte-Marguerite à Landéda, dans le Finistère, Tanguy Mélinand n’a jamais pu se défaire de ses souvenirs de cueillette d’algues matinales en famille. Il en a puisé une vocation. A tout juste 24 ans, le jeune Breton croit en la stimulation du vivant dans l’univers du vêtement. Sorti de l’influente Haute Ecole d’art et de design (HEAD) de Genève avec un bachelor Design Mode, il travaille sur l’avenir de la mode en l’imaginant « à la conjonction entre l’innovation technologique et l’innovation écologique des matériaux biosourcés ». En se penchant sur l’upcycling, les techniques de tannage, et à force de recherches et de tests, il parvient à transformer les algues en une sorte de cuir. Tout aussi résistant.
Grâce à un processus de conservation qui permet de garder la souplesse et la robustesse de l’algue, même hors de l’eau, sa première pièce voit le jour après plus de cent heures de travail. Son procédé, au savoir bien gardé, devient le sujet central de sa première collection qui a reçu le prix Yingzer en 2022, un concours de mode féminine en Chine, portant le nom « 10/03/14 ». Une référence à l’incendie de sa maison d’enfance. Le tissu n’a pas d’odeur. Et les couleurs de ses vestes et jupes évoluent selon la luminosité. Seul sur ce créneau, le prodige s’attelle à la création d’une marque éponyme expérimentale de vêtement street style et workwear.
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