Bourse de Commerce – Pinault Collection, Paris. Dans un monde où tout s’accélère, où les images s’empilent comme les notifications, «Minimal» agit comme une pause salutaire. Imaginée par Jessica Morgan, directrice de la Dia Art Foundation de New York – haut lieu de l’art minimal –, l’exposition est un manifeste silencieux pour ralentir. Plus qu’une esthétique, le minimal devient alors une manière de vivre, une forme d’attention à porter à ce qui demeure quand on a ôté tout le superflu.
Ici, rien n’est spectaculaire. Les œuvres de Robert Ryman, Agnes Martin, Dan Flavin, Nobuo Sekine ou Richard Serra ne cherchent pas à en mettre plein la vue, elles cherchent au contraire à nous la rendre. Une lumière, une corde ou une vibration de surface suffisent à relancer le dialogue entre notre regard et ce qui nous entoure. Chaque geste compte, chaque matière (cire, terre, cuivre ou eau) possède son poids, sa lenteur, sa mémoire. L’économie de moyens n’est pas synonyme de privation, mais de puissance. C’est l’art de faire surgir le sensible à partir de presque rien.