Marine Calmet, 32 ans, est une gardienne de la nature. Le mouvement né dans les années 1970 a été théorisé par l’universitaire américain Christopher Stone dans son article : « Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? » Dans cette lignée s’inscrit le travail de cette juriste en droit de l’environnement : « Le terme gardien, c’est l’idée d’être le visage et la voix d’éléments naturels comme des fleuves, des rivières ou des forêts pour permettre à la nature de s’exprimer et de se défendre dans la sphère publique. »
Une invitation à dépasser nos intérêts individuels pour se reconnecter à la nature et représenter les vivants non humains. Certains Etats leur accordent déjà un statut légal. C’est le cas de l’Equateur, de la Nouvelle-Zélande, du Bangladesh ou encore de l’Espagne, pays précurseur des droits de la nature en Europe, où la lagune Mar Menor est dotée d’une personnalité juridique. Avec Wild Legal, l’association qu’elle a fondée, Marine Calmet se met au service des luttes locales et accompagne sur le terrain les collectivités et associations qui veulent utiliser les droits de la nature pour transformer leur politique en menant des actions, des mobilisations et des procès.
Fleuves, rivières, parcs… une dizaine de lieux sont en expérimentation en France. « Protéger la nature devrait être notre mission de vie à toutes et à tous », martèle celle qui sait que le chemin sera encore long. Mais, heureusement, «les mentalités évoluent vite. »
Site internet : wildlegal.eu