Direction Belém et la COP30, contre vents et marées

Le voilier «L’Esprit d’équipe» vient de quitter le port de Frossay, près de Saint-Nazaire pour rejoindre la COP30 qui aura lieu en novembre à Bélem, au Brésil. A son bord, six activistes : Camille Etienne, Adélaïde Charlier, Coline Balfroid, Lucie Morauw, Mariam Touré et Maïté Meeûs. Un équipage 100% féminin qui traverse l’Atlantique avec un objectif : défendre à l’international la justice climatique et sociale française et belge.

Le voilier «L’Esprit d’équipe» vient de quitter le port de Frossay, près de Saint-Nazaire pour…

Faire entendre la voix de la société civile à la COP30 de Belém. Ce 8 octobre, dix ans après la COP21 et l’accord de Paris, six femmes activistes viennent  de prendre le large à la voile au départ Frossay, près de Saint-Nazaire. Cap sur la ville portuaire brésilienne Belém pour participer aux négociations autour de l’environnement qui auront lieu du 10 au 21 novembre prochains. A bord de leur voilier, les activistes françaises Camille Etienne et Mariam Touré ainsi qui quatre autre activistes belges : Adélaïde Charlier, Coline Balfroid, Lucie Morauw et Maïté Meeûs. Réuni sous le nom de Women Wave Project, cet équipage 100% féminin souhaite mettre en lumière le lien entre féminisme et écologie. Et donner de la visibilité aux femmes dans la navigation et dans les luttes climatiques. « On s’invite là où on n’est pas invitées », lance Camille Etienne.

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Les 6 activistes sur le voilier l’Esprit d’équipe, Adélaïde Charlier, Lucie Morauw, Camille Etienne, Maïté Meeûs, Mariam Touré et Coline Balfroid, accompagnées des 3 skippeuses Capucine Treffot, Laura Blaauw et Philippa Rytkönen – ©Guillaume Dubois

Une fois au Brésil, elles iront, en se joignant à d’autres activistes, interpeler directement les dirigeants dans la zone restreinte des négociations, dite « zone bleue », grâce à des badges que le gouvernement belge leur a procurés. Elles vont tenter de mettre en avant les mécanismes de transition juste, c’est-à-dire le financement de la réduction des émissions et de l’adaptation au réchauffement climatique par les pays qui en sont le plus responsables et qui en ont le plus les moyens – à savoir les pays du Nord. 

« On s’invite là  où  on n’est pas invitées »

Camille Etienne

Elles doivent également participer au « Sommet des peuples », en marge de la COP30. Il s’agit d’un évènement rassemblant des acteurs de la société civile du monde entier qui cherchent à faire entendre une meilleure reconnaissance de la voix des femmes, des autochtones et des jeunes dans les décisions politiques. 

Leur départ n’a pas été une mince affaire. Après deux bateaux immobilisés pour des raisons de sécurité suite à des avaries, elles en ont finalement trouvé un troisième en moins de 24 heures. Son nom ? «L’Esprit d’équipe». Comme un clin d’œil à toutes leurs péripéties. Le voilier a été trouvé grâce à la solidarité de la communauté de la voile qui s’est mobilisée suite à la bouteille à la mer lancée par le collectif sur les réseaux sociaux. Grâce à une campagne de crowdfunding, les activistes ont récolté environ 20 000€, en plus des partenariats qu’elles ont noué avec des sponsors, poussant leur budget global à quelque 100 000€.

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1. Camille Etienne travaillera sur des processus scientifiques participatifs à bord, notamment en lien avec l’Université de Montpellier. – ©Guillaume Dubois
2. A bord de l’Esprit d’Equipe avant le départ – ©Guillaume Dubois

Une logistique conséquente qui a demandé plusieurs mois de préparation, dans un domaine que certaines activistes découvrent à peine. Camille Etienne et Adélaïde Charlier ont déjà des expériences en voile, mais Coline Balfroid, Lucie Morauw, Mariam Touré et Maïté Meeûs partent pour la première fois en mer. Pour les guider, 5 navigatrices chevronnées les accompagnent. La capitaine Capucine Treffot sera présente sur toute la traversée. Une escale de quelques jours est prévue aux îles Canaries pour ravitailler le bateau et relayer 2 autres skippeuses accompagnatrices.

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Camille Etienne a déjà navigué plusieurs fois en voilier – ©Camille Etienne

Le trajet devrait durer une quarantaine de jours, un délai restreint. « Et si on arrive après le début de la COP… et bien on arrivera après », admet Camille Etienne, qui ne perd jamais espoir : « Mais « ça va le faire » ! Je répète cette phrase à  longueur de journée. »


A savoir : la vidéaste Coline Balfroid réalisera un documentaire sur l’aventure à bord du voilier. Sortie prévue fin 2026.


La cagnotte pour les aider financièrement sur Leetchi

Instagram des 6 activistes : @camilleetienne_, @adelaidecha@colineblf, @maitemeeus, @luciemoraux@moimariamtoure

Photo d’ouverture ©Guillaume Dubois (@lostpanton sur instagram)

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