LUCKY LOVE, ARTISTE PROTÉIFORME

« C’est ma question depuis toujours : que faire pour appartenir à la société ? Je suis né homosexuel, sans bras gauche, je ne rentrais pas dans ce que l’on pouvait attendre d’un homme : une figure sans nuances, catégorique », confie Luc Bruyère. Son morceau Masculinity, sa « plus grande mise à nu musicale » questionne la possibilité d’une « masculinité plurielle, inclusive ». Son patronyme scénique, il l’emprunte au groupe Ace of Base, à Britney Spears, et au nom partagé avec son ex-mari lors de leur union au Danemark. Car l’amour est le fil rouge du corpus de Lucky Love… en dépit des épreuves. Dès l’enfance, malgré la solitude, sa gestuelle est remarquée par Carolyn Carlson, qui l’encourage à danser. Après le bac, il sort de l’école des arts bruxelloise Saint-Luc avec un diplôme de plasticien. Alors qu’il sombre dans l’addiction, il apprend sa séropositivité à 19 ans. « J’ai eu conscience de ma mortalité. » Arrête et décide de conjurer la sérophobie : « J’aime quand la culture est au service du social. Ce n’est pas le micro qui fait les discours, ce sont les mots choisis. » Son sens de la performance éclate chez Madame Arthur : « Le travestissement, c’est une hyperbole de notre intériorité. » Il chante, danse (à Garnier, auprès de Marie-Agnès Gillot), joue (au théâtre avec Béatrice Dalle), pose pour la mode. Dans son premier EP Tendresse, il mixe les influences de Barbara pour la puissance des textes, de Woodkid dont il admire « le lyrisme contemporain » ou de Patti Smith, à qui il a écrit moult lettres sans jamais les envoyer… 

Instagram : @thisisluckylove

EP Tendresse, de Lucky Love, Belem Music/Wagram.

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